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Chroniques
portrait de François Paris
Actuel directeur du CIRM (Centre National de Création Musicale de Nice), François Paris est aussi un créateur qui a étudié avec Ivo Malec (composition), Betsy Jolas (analyse) et Gérard Grisey (composition et orchestration). Comme c'est le cas pour les œuvres entendues ce soir, de nombreux ensembles et institutions lui ont passé commande, telles que L'Itinéraire (Settembre, dédié au premier de ses professeurs) et Radio France (L'empreinte du cygne, dédié à la mémoire du troisième). Ce concert monographique est l'occasion de (re)découvrir une musique annoncée au public comme « ambitieuse et rare ».
Empruntant son titre à Ludwig Meidner, Sur la nuque de la mer étoilée est une nouvelle version (2004) de l'œuvre écrite dix ans auparavant pour l'Ensemble TM+, profondément modifiée dans sa structure et enrichie de parties nouvelles, mais sans s'y substituer. « Ces sources sont aujourd'hui conjuguées avec les nouvelles possibilités créées par l'évolution de mon langage musical, précise l'intéressé. Il ne s'agit en aucun cas d'un work in progress ». Nous en retiendrons ses obsédants tintements métalliques aux percussions, une certaine langueur soudain bousculée par la violence de cuivres sourds et de cordes forte, ainsi qu'un son de sirène portée par l'électronique.
Succédant aux solistes de l'Ensemble Orchestral Contemporain, ceux de L'Itinéraire offrent Settembre en création mondiale. Achevée cette année, la pièce présente l'utilisation simultanée ou alternée de plusieurs tempéraments, permettant ainsi « d'explorer des champs harmoniques, formels et mélodiques nouveaux ». Babillements des vents, pépiements des cordes aigues, puis intervention des cordes graves sont le prélude d'une partition en grande partie tendue qui ne laisse pas deviner son cheminement. On espère réentendre bientôt cette œuvre sensuelle et énergique – défendue avec engagement par des musiciens que Daniel Kawka fait saluer par groupes.
Double concerto pour violoncelle et piano réunissant les deux ensembles autour de micro-intervalles, L'empreinte du cygne (1997) est une « œuvre extrême (…) composée dans l'enthousiasme quotidien de la recherche obstinée d'une écriture et d'un langage personnels ». Déjà présent à la création de février 2001, le violoncelle acharné deFlorian Lauridon rencontre le piano mêlant virtuosité et sonorités bastringue d'Ancuza Aprodu – laquelle remplace au pied levé l'interprète initialement prévu. Comme tantôt, le compositeur fait la part belle aux cordes (parfois en écho du violoncelle) et aux percussions brillantes (cloches tubes, métallophones).
LB