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On reconnaît dans ce disque la fascination du compositeur hongrois pour les rituels, qu’ils soient d’application spirituelle, sociale, ou tout simplement théâtrale (toujours consolateur, au bout du compte).

À tout rite son contrepoint humoristique, de même qu’à toute drôlerie sa propre morbidité. Ainsi en est-il, tant dans Le Balcon au Festival d’Aix-en-Provence l’été dernier, que dans ce bel enregistrement. On y retrouve le baryton Wojtek Drabowicz dans les Monologues tirés de Trois Sœurs (1998) qu’il interpréta sur scène, accompagné ici par le Radiosinfonieorchester des Sudwestfunk Baden-Baden et l’auteur au pupitre.

À travers ce disque, on peut appréhender la production vocale plus ancienne de Eötvös, avec Insetti Galanti (1970/89), d’une humeur délicieuse, par le chœur Tomkins de Budapest, et Harakiri, une scène d’une grande délicatesse pour récitant, deux flûtes japonaises et hache rituelle, rendant hommage au geste du même nom accompli par Yukio Mishima alors en pleine crise d’identité culturelle. La prestation du Tokk Ensemble de Tokyo fut captée à Bonn, en 1973, lors de la création mondiale.

Enfin, on y découvre les premières pièces électroniques du créateur d’Atlantis : Cricketmusic (1970) et Tale (1968) qui déjà préparent son œuvre à venir. Signalons une présentation soignée dont on regrettera cependant l’absence de notice en français.

BB