Chroniques

par laurent bergnach

ouvrage collectif
Composer, enseigner, jouer la musique d’aujourd’hui

Éditions Van de Velde (1991) 224 pages
ISBN 2-85868-173-2
Acanthes An XV – Composer, enseigner, jouer la musique d’aujourd’hui

En 1991, à l'occasion des quinze ans du Centre Acanthes, les Éditions Van de Velde faisait paraître ce livre, sous-titré Composer, enseigner, jouer, la musique contemporaine, sous la direction de Cécile Gilly et Claude Samuel. En préface, ce dernier nous rappelle les grandes lignes de cette aventure pédagogique.

Tout commence à La Rochelle, en juin 1974, au cours d'un festival de musique contemporaine qui s'y déroulait alors. Stockhausen, présent cette année-là, confie un de ses rêves : « J'imagine un lieu privilégié, où je pourrais réunir tous les ans mes disciples, où l'on travaillerait ensemble dans la sérénité. Mais qui pourrait s'intéresser à un tel projet ? ». Michel Guy, fondateur du Festival d'Automne à Paris et secrétaire d'État à la Culture de l'époque, relève le défi. Au fil des mois, tout se met en place : le choix du lieu – le Conservatoire Darius Milhaud d'Aix-en-Provence – puis l'essentiel du programme – quotidiennement, l'analyse des Tierkreis et la répétition publique de Sirius, une des phases préparatoire de Licht. C'est ainsi qu'a lieu, du 21 juillet au 8 août 1977, la première rencontre entre pédagogues et stagiaires.

Mais la même année, le mandat ministériel de Michel Guy expirant, l'avenir de l'expérience est compromis, à moins de ne pas accueillir chaque année le même compositeur allemand qui coûte vraiment trop cher au contribuable français… Il est donc décidé d'avoir un invité différent chaque saison et de rebaptiser Acanthes ce qui était le Centre Sirius. Quelques années plus tard, c'est le lieu d'accueil même qu'il faut revoir – la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon devenant, dès 1987, la nouvelle résidence (devenue temporaire) de ces rencontres.

Dans Le savoir transmis – chapitre qui continue de justifier la présentation de cet ouvrage déjà ancien à nos lecteurs –, les compositeurs invités prennent la parole à tour de rôle, dans l'ordre chronologique, soit Karlheinz Stockhausen (1977), Iannis Xenakis (1978, 1985), György Ligeti (1979), Henri Dutilleux puis Witold Lutosławski (1980), Mauricio Kagel (1981), Pierre Henry (1982), Luciano Berio (1983), Olivier Messiaen (1987), Pierre Boulez (1988), Toru Takemitsu (1990), Elliott Carter (1991). Seul le regretté Luigi Nono, disparu en 1990, n'aura pu donner son avis propre, mais Philippe Albèra, membre de son équipe pédagogique l'été précédent, parvient à nous résumer l'homme et son travail.

Pour compléter cette évocation de leur propre formation passée et de leur expérience d'enseignant, deux derniers chapitres, abordant des thèmes variés, laissent carte blanche à différents musicologues, interprètes (Sylvio Gualda, Claude Helffer) et compositeurs (Philippe Manoury, Georges Aperghis).

LB