Chroniques

par samuel moreau

Max Reger
œuvres pour chœur (vol.2)

1 CD Carus (2004)
83.155
Max Reger | œuvres pour chœur

« Catholique jusqu'au bout des doigts » selon ses propres termes, Max Reger (1873-1916) va pourtant tourner le dos à sa religion par étapes successives : amitié indéfectible avec l'organiste Karl Straube, mariage avec Elsa von Bercken – protestante et divorcée –, et enfin son arrivée comme professeur au Conservatoire de Leipzig, en 1907. Le contact amorcé avec la musique de chœur protestante, dès son plus jeune âge, s'accentue alors.

Faisant suite au premier volume présenté il y a peu [lire notre critique du CD], un second nous ramène bizarrement au tournant du siècle, quand Reger, pratiquement détruit par l'alcool, les dettes et un service militaire épuisant, reprend goût au travail chez ses parents, à Weiden. En écrivant des pièces pour chœur amateurs (notamment deux recueils de chants populaires), il espère conquérir un public plus large, mais se tourne bientôt vers la musique sacrée.

En janvier 1900, il travaille donc sur deux projets parallèles : d'un côté Sieben geistliche Volkslieder (Sept chants populaire sacrés) pour un chœur à quatre voix (diatonie omniprésente, forme strophique et rythme identique), d'un autre côté Zwölf deutsche geistliche Gesänge (Douze chants sacrés allemands), à l'écriture plus ambitieuse, qui suivent l'année liturgique et abordent, pour les quatre derniers, les thèmes de la mort et de la résurrection. La diversité est ici de mise : homophonie, crescendo, voix secondaires marquantes, etc. Drei Choralbearbeitungen (Trois arrangements de chorals) Op.79g datent probablement de la même année.

Fondateur du Dresdner Kammerchor, directeur de la Singakademie de Dresde, Hans-Christoph Rademann a consacré les années 1999 à 2004 au Norddeutsche Rundfunk Chor Hamburg. Ce dernier, qui fêtera en mai 2006 son soixantième anniversaire, livre ici une belle réalisation chorale, équilibrée, avec une vraie approche du texte. Si l'on est sensible aux Motets de Brahms auxquels on songe souvent, on prendra beaucoup de plaisir
à la découverte de ces deux volumes.

SM