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Chroniques
Gustav Mahler
Symphonie en sol majeur n°4
Poursuivant l'intégrale qu'il grave pour Sony/BMG, David Zinman signe une Quatrième d'une exquise sérénité, à la tête d'un Tonhalle Orchester Zurich particulièrement haut en couleurs. De cette page dont on a pu dire qu'elle était la symphonie la plus classique de Mahler, il fait une véritable renaissance, soulignant fort à propos que la verve du compositeur, durant la tumultueuse élaboration de la Troisième, entreprise à l'été 1895 et finalement créée dans son intégralité en juin 1902, nécessitait une halte, ce que fut la Quatrième dans laquelle il engagea les étés de 1899 et 1900. Nouvelle respiration, donc, que celle de cette symphonie en sol majeur, empruntant elle aussi au fécond Wunderhorn qui procure tant de bonheur au musicien depuis 1892.
Zinman stimule le meilleur du savoir-faire des instrumentistes zurichois, désignant comme joyau absolu, sans pour autant le mettre sous cloche, chaque trait chambriste imaginé par Mahler. Partition précieuse s'il en est, se démarquant ingénieusement d'une tendance à recourir aux grands effets, tels que la révèlent l'ultime mouvement de la Première et la globalité des Deuxième et Troisième, cette Quatrième rend compte, plus qu'aucune autre, de la quiétude nouvelle que la famille Mahler rencontrait dans la Carinthie de Maiernigg où elle fut achevée, le 6 août 1900.
Aux élans plus tourmentés qui concluent le troisième mouvement succède le doux relief, ici merveilleusement équilibré, du Lied, Wir geniessen die himmlischen Freuden, que le velours de Luba Organášová ne contredit certes pas. En mozartienne accomplie, la soprano slovaque sert parfaitement l'œuvre.
HK