Chroniques

par marion saludas

Gade, Helsted, Lumbye et Paulli
Napoli | Naples

1 DVD Warner Vision (2006) zones 2, 3, 4, 5
2564-63477-2
le Royal Danish Ballet sur les planches du Théâtre de Copenhague.

Très renommé parmi les créations du chorégraphe Auguste Bournonville (1805-1879), Napoli, ou Le pêcheur et sa fiancée (1842) est largement inspiré de ses voyages en Italie. Ce ballet en trois actes, aux musiques très rythmées et aux danses colorées, mélange une pantomime complète. L'enregistrement suivant a été réalisé en 1986 avec le Royal Danish Ballet sur les planches du Théâtre de Copenhague.

Dans le premier acte, Veronica et sa fille Teresina apparaissent sur la place d'un marché du bord de mer. Peppo, le vendeur de limonade, et Giacomo, celui de macaroni, tous deux amoureux de la jeune femme, essayent de persuader sa mère qu'elle devrait se marier à l'un d’eux. Mais Teresina n'est pas intéressée ; elle attend le retour de Gennaro le pêcheur. Veronica finit par consentir à leurs fiançailles. Durant la bénédiction, Peppo et Giacomo tentent de rendre Teresina jalouse en montrant du doigt Gennaro qui plaisante avec une cliente. Pour mettre fin à cette mascarade, les amoureux mettent les voiles. Mais le mauvais temps fait chavirer le bateau et Gennaro est le seul sauvé. Veronica l'accuse alors d'avoir noyé sa fille. Gardant espoir, Gennaro s'en va prier et s'en remet à Frère Ambrosio.

Dans le deuxième acte, Teresina est dans la grotte de Golfo. Elle a été sauvée par les naïades, ses esclaves. La jeune femme demande à rentrer chez elle, mais Golfo, fasciné par sa beauté, souhaite la garder à ses côtés. Il lui verse de l'eau magique pour qu'elle devienne à son tour une naïade. Durant ce temps, Gennaro poursuit ses recherches et retrouve Teresina près de la grotte. De retour à Naples, elle contredit les rumeurs des deux marchands et explique à sa mère que Gennaro l'a sauvée. Frère Ambrosio convainc Veronica que la foi a sauvé sa fille. Le couple est célébré.

Le corps de ballet danois exprime avec beaucoup de lisibilité cette pantomime ; jeux de regard, gestuelle précise et vérité des émotions. Il se crée une vraie communication entre les danseurs. De fait, l'on ressent parfaitement la bonne humeur et l'effervescence sur la place du marché, par exemple. Dans le rôle de Teresina, Linda Hindberg est des plus douées ! Elle danse avec légèreté, justesse technique, grâce et expressivité. Authentique, nous n'avons pas de mal à croire à son histoire d'amour avec Gennaro. Il faut l'applaudir pour ses nombreuses arabesques et attitudes, joliment exécutées qui, parfois, font penser à des sculptures. Ces figures apportent aux variations beaucoup de fraîcheur et laissent bouche bée à de nombreuses reprises.

De son côté, Arne Villumsen aborde son rôle avec facilité. Clarté d'exécution définissent ses pirouettes, vitesse et énergie caractérisent ses sauts. Et lorsqu'il se croit responsable de la noyade de Teresina, il est très convaincant. Son long cri de désespoir fait alors penser à la scène de folie dans Gisèle. Les musiques très envolées de Helsted, Rossini, Gade, Paulli et Lumbye sont plaisantes et font corps avec la chorégraphie d'Auguste Bournonville. L'enregistrement de ce ballet romantique ne pourra que plaire aux adeptes de la danse académique. Retenons que le deuxième acte en est sa quintessence !

MS