Chroniques

par samuel moreau

Domenico Scarlatti l'intemporel
un portrait de Domenico Scarlatti

1 DVD Integral Classic (2007)
INT 221.201
un portrait de Domenico Scarlatti

Née à Neuilly-sur-Seine en 1967, Aline d'Ambricourt fait ses premières gammes au piano à l'âge de 4 ans – sous le regard d'une mère à qui ce film est dédié –, avant d'aborder le clavecin quatre ans plus tard. Élève des plus grands dans ce domaine (Christophe Rousset, Bob Van Asperen, Enrico Baiano, Kenneth Gilbert), la musicienne mène une carrière de soliste depuis 1991. Elle participe à de prestigieux festivals de par l'Europe, jouant dans des demeures et sites historiques sur d'authentiques instruments des XVIIe et XVIIIe siècles (St-Cecilia Hall d'Edimbourg, Palais de la Chancellerie de Rome, Palais Royal de Fredensborg, etc.).

Durant cinquante-deux minutes, ce film qu'elle réalise et produit cette année nous fait partager cette diversité, puisque différents instruments sont joués, d'un lieu à l'autre : clavecin français d'après François-Etienne Blanchet (1750) par C.M. Ythier, clavecin français Pascal Taskin (1787), clavecin anglais Jacob et Abraham Kirckman (1766), clavecin italien Polizzino (1634), épinette anglaise Thomas Hitchcock (1729), etc. Si l'interprète déçoit parfois, perdant la régularité à trop accélérer, c'est un défaut que nous ne retrouvons pas dans la Sonate K.322, sous les doigts moelleux de Cyprien Katsaris au piano, ou dans la Sonate K.302, qui semble orchestrée tant la colore Anne Chaseur aux Grandes Orgues de l'Abbatiale de Tournus.

Bourrés de paradoxes, ce reportage avoue très vite le peu d'informations que nous possédons sur Domenico Scarlatti (1685-1757) – et c'est tant mieux, puisqu'on y privilégie l'écoute d'une dizaine de ses 555 sonates dont nous ne connaissons pas l'ordre chronologique –, de même que le facteur et restaurateur Christopher Clarke semble plus au fait de détails historiques que le musicologue Dean Sutcliffe, pourtant sollicité davantage. Qu'importe également une voix off assez scolaire : s'il nous semble que Scarlatti demeure un beau prétexte à cette parution, cette dernière réjouira les nombreux amateurs de cordes pincées.

SM