Chroniques

par bertrand bolognesi

Quatuor Terpsycordes
Dvořák, Haydn Ravel et Schubert

Zermatt Festival / Riffelalp Kapelle
- 2 septembre 2007
le Quatuor Terpsycordes se produit au Zermatt Festival 2007
© dr

En 1997, les deux Suisses Caroline Haas (alto) et François Grin (violoncelle), la Bulgare Raya Raytcheva (violon) et l'Italien Girolamo Bottiglieri (violon) fondent le Quatuor Terpsycordes qui rapidement obtient le premier prix de virtuosité au Conservatoire Supérieur de Genève. Après avoir perfectionné son art au CNSM de Paris ainsi qu'auprès des plus illustres lors de plusieurs master classes, la jeune formation sera distinguée par de nombreux concours.

C’est dans la charmante chapelle de Riffelalp (2222 mètres d'altitude) que les quartettistes font retentir le Quatuor Op.33 n°1 de Haydn. On remarque, dès l'abord de l'Allegro moderato, une lecture idéalement menée entre tendresse de l'inflexion et insistance de l'invention. Toutefois, quelques soucis de justesse viennent vite replacer l'écoute dans des considérations plus triviales. Ainsi, tout en offrant un beau travail de nuances, le Scherzo accuse-t-il quelques maladresses. Les choix interprétatifs sont passionnants, reconnaissons-le, mais ne rencontrent pas toujours une forme technique à même de les assumer. C'est curieux, car l'œuvre ne fait pas ce matin son entrée au répertoire de Terpsycordes. Il est à supposer qu'à la trop jouer… ou qu'à ne l'avoir peut-être pas jouée depuis quelque temps…

À l'inverse, le Quartettsatz en ut mineur D703 de Schubert (Allegro assai, seul mouvement achevé ; il existe un Andante que le compositeur suspendit à la quarantième mesure) bénéficie d'une exécution tout à fait satisfaisante, avec une gestion dramatique de la bourrasque redondante, ménageant au lyrisme affirmé de l'interprétation une vibration généreuse.

Le Quatuor de Ravel nous immerge dans un tout autre monde.
Les artistes édifient leur lecture sur une concluante conduite de l'expressivité, via la couleur, des choix dynamiques pertinents et une sage attention à la texture. Le deuxième mouvement (Assez vif) laisse pantois, au contraire d'un précédent par moments hésitant, d'un Très lent qui confronte une nouvelle fois à des déconvenues de justesse. Deux bis : un élégant et lumineux épisode du Quatuor Américain de Dvořák (Opus 96 n°12), puis l'exquis Scherzo de La Plaisanterie (toujours Haydn, soit l'Opus 33 n°2).

BB