Chroniques

par gérard corneloup

Quatuor Hermès
œuvres de Haydn, Mendelssohn et Schumann

Cordes en ballade / Abbatiale, Cruas
- 8 juillet 2012
le jeune et talentueux Quatuor, photographié par Jean-Claude Capt
© jean-claude capt

Symbole de l’activité affichée chaque été en terre ardéchoise par le Quatuor Debussy de recevoir, conseiller, faire jouer de jeunes collègues à l’orée de leur carrière, le concert donné dans le site patrimonial autant qu’adéquat – au delà de la température – constitué par l’ancienne abbaye de Cruas rendue à la vie, prend allure d’archétype en la matière, archétype particulièrement convaincant.

Le Quatuor Hermès fut fondé en 2008 sous l’impulsion de quatre jeunes étudiants du CNSMD de Lyon : Omer Bouchez et Élise Liu (violons), Yung-Hsin Chang (alto) et Anthony Kondo (violoncelle). Remarqués par divers quatuors fameux et des artistes internationaux, tel le violoniste Gidon Kremer, ils se sont produits dans plusieurs festivals et ont remporté plusieurs récompenses, comme deux prix au Concours international de musique de chambre de Lyon, en 2009, et le 1er Prix du Concours international de Genève. Ils étaient donc tout indiqués pour « passer » par Cordes en ballade, après un perfectionnement à Berlin et avant une installation à Paris. Ils n’y déçoivent point, tout au contraire.

Habilement progressif et diversifié, leur programme aborde trois époques, trois étapes, trois approches de la littérature pour le quatuor à cordes. Le classicisme avec Joseph Haydn et son Quatuor en la majeur Op.20 n°6 ; le préromantisme avec Félix Mendelssohn et son Quatuor en la mineur Op.13 ; le romantisme triomphant avec Robert Schumann et son Quatuor en la mineur Op.41 n°3.

Trois univers, donc, trois inspirations, trois configurations et, côté interprétation, la même musicalité, la même expressivité, la même complicité, peut-on dire en suivant les regards à la fois confiants, interrogatifs et réconfortants entre les quatre artistes. Une ardeur juvénile, généreuse, engagée, qui aura tout le temps pour se doser, de s’amalgamer, se conjuguer. Car déjà elle possède la confiance en les autres et une sorte de respect de l’archet face au compagnon de route. Ainsi de la partie de basse, si importante dans le quatuor de Schumann, où l’art du violoncelliste trouve parfaitement manière à gambader et s’épanouir sur le dessin musical de ses complices.

Un quatuor prometteur. On attend la suite avec impatience.

GC