Chroniques

par bertrand bolognesi

Nathalie Cornevin et Anne-Cécile Brielles
création de Pandämonium de Birke Bertelsmeier

Journées de la harpe, Arles
- du 27 au 31 octobre 2007
la jeune compositrice Birke Bertelsmeier jouée aux Journées de la harpe (Arles)
© dominik landwehr

Comme chaque automne, la harpe s’empare de la cité romaine durant quatre jours d’un festival tous azimuts. Cette treizième édition mêle une nouvelle fois répertoire romantique, jazz, musiques grecques, latino-américaines, irlandaises, africaines ou arméniennes et création contemporaine. La kora côtoie la harpe celtique et les belles élégantes à dorures. Ici, le public voyage en ouvrant ses oreilles, découvre les artistes de demain. Car la jeunesse est au rendez-vous, le festival accueillant Pauline Haas, les duos Bergamasque ou Maderas, par exemple. Entre concerts, ateliers, master classes, spectacles, animations et rencontres, le programme s’affirme généreux.

Aussi retrouvons-nous la harpiste Nathalie Cornevin et la violoniste Anne-Cécile Brielles qui l’an dernier emportaient le premier prix au Concours international de musique de chambre avec harpe [lire notre chronique du 31 octobre 2006], à l’unanimité du jury. Formant le Duo Bergamasque, elles donnent dimanche un programme varié qu’elles présentent pas à pas, en quelques mots. Nous y entendons deux rares pages sauvagement brahmsiennes de Max Reger, les Siete canciones populares de Manuel de Falla, ainsi qu’une pièce de Birke Bertelsmeier [photo], Pandämonium, que la jeune compositrice (née en 1981) écrivit spécialement pour ces artistes, et dont c’est ici la création mondiale.

Invitée d’honneur de cesJournées de la harpe, Isabelle Moretti aime sans compter, puisqu’elle y donne un concert avec alto et piano, un autre avec flûte, clarinette et quatuor à cordes, puis un programme surprise en l’Église Saint Césaire (dimanche, à l’heure du déjeuner). « C’est un peu comme si vous veniez à la maison et que je vous y joue ce que j’ai envie à ce moment-là. C’est un luxe sympathique, non ? » annonce-t-elle avant de livrer une interprétation délicate des Six danses populaires hongroises du XVIIe siècle de Ferenc Farkas. Soulignant la chance qu’ont les pianistes de pouvoir côtoyer quotidiennement l’œuvre de Mozart, elle se lance dans une de ses sonates pour pianoforte, puis chante L’Alouette de Glinka. Enfin, après Albéniz et Saint-Saëns, dont la Fantaisie pour violon partagée avec la flûtiste Magali Mosnier, Isabelle Moretti livre trois extraits de West Side Story concoctés pour deux harpes par Jakez François qui la rejoint sur scène.

Autant de moments privilégiés qui se partagent en Arles, investissant églises, hôtel de ville, théâtre, jardins, médiathèque et même une péniche !

BB