Chroniques

par gérard corneloup

L’elisir d’amore | L’élixir d’amour
opéra de Gaetano Donizetti

Opéra de Nice
- 8 mars 2011
l'Opéra buffa de Donizetti à Nice, dans le décor de de Mauro Carosi
© d.jaussein

Décidément, ce délicieux opera buffa a le vent en poupe ! Après la récente et imaginative version scénique proposée dans la cité stéphanoise [lire notre chronique du 18 février], voici une autre production, scéniquement nettement moins imaginative, présentée sur la scène niçoise. Avec, toutefois, un point commun : l’excellence de la composante musicale, tant au niveau de la fosse qu’à celui du plateau.

Ultra classique quant à sa démarche tant scénographique que visuelle, le spectacle joue à fond la tradition de la paysannerie à la fois tendre et cocasse, tant par les décors de Mauro Carosi que par les costumes d’Odette Nicoletti. Il ne manque pas un jupon, pas une botte de foin, pas un bouton aux costumes chamarrés des carabiniers. Tout au plus quelques détails modernes allant jusqu’à la Belle Époque, pas plus, actualisant un brin le dispositif : ici un vélocipède, là un appareil photographique à plaques de verre, etc. Pour animer tout cela, le metteur en scène Fabio Sparvoli multiplie entrées et sorties, un coup côté cour, un coup côté jardin, un coup en fond de scène. Heureusement, les éclairages bien maîtrisés et originalement développés par Vinicio Cheli apportent à tout cela une certaine personnalité. Vocalement, les cinq protagonistes s’avèrent aussi à l’aise que convaincants, apportant au spectacle une belle homogénéité, rivalisant de musicalité, d’expressivité, d’aigus bien modulés, le médium bien développé. Du vrai bel canto !

Ainsi de Charles Castronovo, parfait Nemorino, Ekaterina Siurina, idéale Adina, Pietro Spagnoli, truculent Dulcamarra, Mario Cassi, avenant Delcore et Eduarda Melo, mutine Gianetta. Leur chant est particulièrement bien soutenu, enrobé, dosé par la direction attentive et vive du maestro Enrique Mazzola, lequel tire de réelles beautés de l’Orchestre Philharmonique de Nice comme des chœurs maison, dont les (nombreuses) interventions sont un régal.

On l’aura compris : prima la musica !

GC