Chroniques

par gérard corneloup

Jérémie Rhorer et Le Cercle de l’Harmonie
Mozart | Messe du Couronnement K.317

Festival d’Ambronay / Abbatiale
- 15 septembre 2012
Jérémie Rhorer joue Haydn et Mozart au Gestival d'Ambronay
© b. pichene

Une symphonie de Haydn, une autre de Mozart, ainsi que l’une de ses plus fameuses et plus belles partitions de musique sacrée de ce dernier. Le couplage est cohérent, avenant, attirant. Après les élans choraux sinon vocaux d’un Nabucco oublié en ouverture de festival [lire notre chronique de la veille], place aux volutes et aux harmonies translucides de quelques-uns des joyaux les plus beaux et les plus joués de l’école classique. D’un côté, la Symphonie en fa mineur n°49 de papa Haydn, surnommée La Passionne, et son élégant menuet ; de l’autre, plus épanouie encore, la Symphonie en ut majeur n°41 K.551 « Jupiter » de Mozart, sa tonalité étincelante, son Menuetto délicatement construit, son final Molto allegro refusant tout éclat superflu.

Apaisant et réconfortant, surtout quand le chef de service, en l’occurrence Jérémie Rhorer à la tête de ses musiciens du Cercle de l’Harmonie, développe une direction précise, subtile, racée mais sans surcharge, aux tempi parfaitement adoptés, adaptés, conduits et suivis. Surtout quand l’exactitude des attaques, la finesse du trait, le sens du fondu, scellent le travail d’instrumentistes tant en communion avec leur chef qu’entre eux.

En excellente composante vocale de la soirée, la Messe du Couronnement K.317 du même apporte d’autres beautés, d’autres bonheurs. D’abord, ceux d’un quatuor vocal que le maestro a parfaitement su réunir, faire travailler ensemble dans le même esprit, la même musicalité – un choix excellent qui réunit le soprano Sylvia Schwartz, le mezzo Caitlin Hulcup, le ténor Jeremy Ovenden et la basse Andreas Wolf. Tout aussi musicale, expressive et cohérente apparaît la partie chorale développée par le Chœur Aedes, sous la férule de Mathieu Romano. Du Kyrie initial subtilement construit jusqu’au poignant Agnus Dei conclusif tout de retenue, en passant par les riches sonorités du Credo, les dessins mélodiques s’entrecroisent, se développent, s’échafaudent et alternent avec des souplesses de liane. De liane sacrée, évidemment.

Un moment de musique sincère et vraie, pour le Festival 2012.

GC