Chroniques

par gérard corneloup

Così fan tutte | L’école des amants
Le nozze di Figaro | Les noces de Figaro – Don Giovanni | Don Juan

trois opéras de Wolfgang Amadeus Mozart
Opéra national de Lyon
- 14, 15 et 16 mars 2011
Trilogie da Ponte à l'Opéra de Lyon par Adrian Noble
© jaime roque de la cruz

Au fil des récentes saisons de l’Opéra national de Lyon, ce fut d’abord Cosi fan Tutte, ensuite Les Noces de Figaro, enfin Don Giovanni [photo]. Avec chaque fois le tandem Lorenzo Da Ponte pour le livret et Wolfgang Amadeus Mozart pour la musique. Avec, chaque fois aussi, la mise en scène réalisée pour l’occasion par Adrian Noble, dans une modernisation aussi opportune que bien menée, dans une vision d’ensemble fort bien conduite, dont l’homogénéité et les idées phares, n’empêchaient les clins d’œil.

Cette année, l’habile directeur Serge Dorny a eu une idée fusionnelle autant que réussie : jouer chaque fois, trois jours de suite, les volets de ce triptyque en une sorte de florilège qui emmène le spectateur et mélomane d’abord sur un plage un rien polissonne et plutôt échangiste des USA, ensuite dans le monde huppé mais décontracté, arriviste autant que cynique de la gentry washingtonienne, enfin dans le demi-monde d’un quartier italien newyorkais, coincé entre les mama et la mafia.

Tout cela fonctionne une nouvelle fois à merveille, grâce à la vitalité du travail scénique associant la mise en scène d’Adrian Noble, plus en forme que jamais, les imaginatifs décors de Tom Pye, les savoureux costumes de Deirdre Chancy et les lumières toujours aussi réussies de Sue Lefton. Comme précédemment, l’orchestre est très à l’aise et les chœurs maison, parfaitement menés par Alan Woodbridge, font merveille, tant dramatiquement que musicalement. Évidemment, l’on se perd parfois un brin dans l’art d’attribuer à chacun des vingt-sept personnages tour à tour présents sur le plateau son nom de ville et son nom de scène… certains chantant de surcroit plusieurs rôles.

Quelques homogénéités fusionnent dans l’ensemble, certains timbres peu charmeurs aussi, mais beaucoup d’artistes seraient à noter d’excellente façon. Tous ont de surcroît le même handicap à surmonter… et s’y emploient souvent avec art : la direction galopante, précipitée, précipitante, trépidante, peu subtile, peu élégiaque, peu attentive aux voix, bref vraiment peu mozartienne, expédiée par le maestro Stefano Montanari. Dommage.

GC